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Les mondes d'Eldeore

Eldeore n'est pas une personne. Ce n'est pas non plus un endroit. Eldeore est un univers infini, regroupant tous les mondes, du plus extraordinaire au plus ordinaire, et vous allez découvrir beaucoup d'entre eux.

Un petit encouragement pour mon roman à venir; faites un don !


XIII- Le livre impossible

Publié par Valentin Martinon sur 23 Janvier 2014, 19:40pm

Archibald passait en revue les archives des commerces populaires dans les galaxies voisines d'Astarion. Il cherchait précisément des informations sur le bar dans lequel il avait grandi; Minyon. Il avait récemment échappé à l'implosion d'une galaxie, à une double super-nova et à un trou noir et tout ça en moins de cinq secondes, avant d'apprendre qu'il était en réalité mort et qu'il devait chercher l'objet de multiples légendes au travers des mondes afin d'obtenir le droit de rester en vie. Et apparemment sa quête le menait directement ici, à Minyon. Il n'agissait pas à l'instinct ni en suivant un quelconque guide, il agissait selon les directives de la planète qu'il avait rencontré peu de temps avant: Maria. Il n'avait pas posé de questions sur elle, donc mis à part son nom il ne savait rien, il s’était contenté d'accepter la seule aide qui lui venait au moment où il se croyait perdu. Après tout, Maria ne lui avait rien dit sur elle, ni sur l'endroit et l'époque d'où elle venait. Pour le moment il se renseignait sur ce vieux bar qu'il avait fait brûler lors de sa dernière visite. Car, oui, Archibald a brûlé sa maison d'enfance.

"Ah, là !", s'exclama-t-il, "J'ai trouvé quelque-chose d'intéressant"

Maria s'avérait être bien plus puissante qu'Aldebaran, puisqu'elle était âgée de plusieurs milliers de milliards d'années de plus. À côté, Aldebaran n'est qu'un bébé planète. Ce qui est en fait le cas depuis le début. Elle pouvait communiquer avec Archibald par télépathie, pour peu qu'une planète puisse être télépathe. Et de cette même façon, Maria pouvait voir par les yeux d'Archi.

"Histoires plus ou moins importante des bars du coin", lisait-elle. "On devrait trouver des informations sur Minyon et le Calice d'Ambroisie là-dedans."

-Je l'espère. Je suis venu pour ça, en fait.

-Effectivement. Ouvre-le, qu'attends-tu ?"


Archibald se dirigea vers la table la plus proche et y posa le livre pour enfin l'ouvrir. Il feuilleta le sommaire afin de se repérer plus facilement. C'est un gros livre.

"Miksys, Milus, Mimbar... ah, voilà; Minyon. Pas d'histoire particulière derrière le bar, j'aurais dû m'en douter. J'y étais.

-Et tu ne te souviens de rien qui pourrait être lié au Calice ?

-Non, rien. Si c'est pour me poser des questions sur mes souvenirs j'aurais très bien pu rester sur toi, au chaud dans ton atmosphère."

Archi regardait autour de lui. Toutes les personnes de la bibliothèque le regardaient d'un air étrange. Ah oui, c'est vrai, il est le seul à entendre Maria, ça peut effectivement paraître anormal. Mais de toute façon il est mort, alors, ça ne l'importe pas réellement.

"Je devrai plutôt retourner à Minyon si je veux savoir quoi que ce soit sur le Calice.

-Tu te rends compte que tu croiserai ta propre famille en te rendant là-bas ?

-Ma mère n'a pas construit cet astro-bar, Maria, j'y retournerai avant mon arrivée là-bas, et je me renseignerai.

-Et comment comptes-tu t'y prendre ? Tu ira les voir en leur demandant si un mort est déjà venu chercher un Calice légendaire ?

-C'est à peu près ça oui."

Maria ouvrit un vortex menant à sa surface, et une fois qu'Archibald l'eut rejoint elle se mit en route pour l'astro-port d'Astarion. Bien sûr, il ne s'agissait pas de la même ligne spatio-temporelle, alors Archibald devait lui aussi y mettre un peu du sien. Il tapota quelques commandes sur son dispositif métamorphique et en un éclair la planète se trouvait à proximité d'Astarion, un siècle avant la naissance d'Archibald dans Eldeore. Maria ouvrit un nouveau vortex, et Archi se rendit à Minyon. L'ambiance était beaucoup plus chaude qu'à son départ. Bien qu'en réalité, lors de son dernier passage il avait totalement brûlé le bar, mais l'ambiance restait froide. Cette fois, la lumière orangée des lanternes extérieures éclairaient les balcons, et la musique jouée par les troubadours ajoutait une ambiance certaine à ce bon vieux bar. Archi n'était jamais revenu à Minyon à l'époque d'avant sa naissance. Il avança et entra dans le bar. Étrangement, l'ambiance chaleureuse posée par les brouhahas amicaux et les rires gais des habitués le rendait heureux, et à l'aise. Il alla commander une chope de bière au bar, avant de s'asseoir dans un des derniers sièges libres de la salle. Il ne savait pas du tout en quoi ce bar avait quelque-chose à voir avec sa quête du Calice d'Ambroisie, et si il devait chercher quelque-chose, il ne savait pas quoi. Une serveuse lui apporta sa bière, alors il la prit et se leva, décidant alors de se déplacer au hasard dans la pièce en faisant semblant de danser, pour pouvoir écouter ce qui se dit. Avec un peu de chance il entendrait un renseignement intéressant. Il entendait des gens parler de la comète de Fuhs, qui était passée récemment, d'autres personnes parler de leurs vie personnelle, encore un couple discutant sur la comète de Fuhs, et une bande d'amis chantant et dansant sur "Allons-nous-en vivre ailleurs". Ce qui veut sûrement dire qu'ils viennent de quitter leur foyer, c'est une sorte de tradition en fait. Archi avait fini sa bière et allait retourner au bar, quand il remarqua au fond de la salle un couple d'humains, assis dans l'ombre. Ils pleuraient. Il s'en approcha, s'assit en face d'eux et s'inquiéta de la situation.

"Ça va ?

-Non", balbutiaient-ils ensemble,"nous pensions que ça se voyait."

Vu leur synchronisation parfaite lorsqu'ils parlent, on peut en déduire que ces deux-là ne sont pas si humains que ça finalement.

"Je peux vous demander ce qui ne vas pas ?

-Vous pouvez, mais en quoi cela vous intéresserait-il de toute façon.

-Je m'inquiète, tout le monde ici fais la fête, ris et danse, tandis que vous deux, vous pleurez.

-Nous pleurons.

-Mais pourquoi ?

-Par tristesse.

-Vous ne comptez pas me dire vos raisons ?

-Mais pourquoi ?

-Oh, bien sûr, si vous voulez"

Archi se leva et commença à se diriger vers le comptoir, un peu énervé par ce couple.

"Nos fils est mort."

Il se retourna, étonné.

"Pardon ?

-Nos fils est mort.

-Je... ne suis pas sûr de comprendre.

-Nous sommes des Bibohns, c'est cela que nous disons chez nous.

-Oh, je vois.

-En fait, chaque individu est couplé à un autre individu depuis bien avant sa naissance, ainsi, chaque individu est multiple.

-C'est donc ça, je n'avais pas tout à fait compris. Merci.

-Ne nous remerciez pas. Vraiment. Nos fils est mort, un peu de respect.

-Finalement je ne comprendrai jamais votre grammaire, mais c'est un détail."


Archibald attrapa une chaise et s'assit juste à côté du couple de Bibohns.

"Comment sont-ils... pardon, est-il mort ?

-Il se promenait au mauvais endroit, au mauvais moment. Il était près de Haf quand la comète de Fuhs est passée, et ça l'a heurté à pleine vitesse. C'était violent mais rapide, il n'a pas souffert."

Archi réfléchit un peu, puis se leva.

"Je vais voir ce que je peux faire", dit-il,"Si je ne suis pas revenu dans 5 minutes, attendez plus longtemps."

Il sortit du bar, s'assura que Maria avait tout entendu, et retourna à sa surface. Il avait omis de demander la date et l'heure du décès de leur enfant, mais il verra plus tard pour ça. Il se rendit à Haf. Il avait beaucoup trop entendu parler de la comète de Fuhs en moins de vingt minutes, alors il se rendit sur la planète dont la comète est passée le plus près. Il cherchait toujours des informations, alors il se rendit à la bibliothèque la plus proche, et se dirigea immédiatement vers la partie "histoire". Il trouva vite ce qu'il cherchait. Il attrapa un livre sur l'étagère, le posa sur un bureau à côté de lui et ouvrit la première page. Il prit une petite pause, avant de lire à haute voix "Recueil des légendes perdues".

Il tourna les pages en feuilletant à peine ce qui y était écrit, et s'arrêta sur une page bien précise. Les premiers mots étaient "Légendes des treize gardiens"

"Tu ne m'avais pas dit que nous étions treize, Maria.

-Tu l'aurais découvert tôt ou tard."

Tout le monde dans la bibliothèque regardait Archi, encore une fois, qui avait l'air de parler tout seul devant un livre. Archi commença à lire la page;

"Les treize gardiens sont guidés par un être supérieur, qui ne leur parle pas, mais qui pourtant les aide constamment dans leur quête. L'exemple principal exprimant ce fait est une des légendes contée dans plusieurs univers; le Calice d'Ambroisie. C'est un objet légendaire qui conférerait l'immortalité à quiconque boirait avec."

"Foutaises", dit Archi. "Si je pouvais être immortel après être mort je le saurais... je pense.

-Ce ne sont que des légendes. Ne t'y intéresse pas, tu dois chercher le vrai Calice.

-Quelque-chose me dérange.

-Quoi ?

-Ce livre ne devrait pas exister.

-De quoi parles-tu ?

-Il fait mention de plusieurs univers, des Gardiens envoyés par Eldeore, et de l'objet de multiples légendes qu'on ne peut pas trouver si on est en vie.

-Et donc ?

-Personne dans ce monde n'a pu l'écrire. Soit quelqu'un ici a des connaissances hors du possible, soit un des Gardiens l'a écrit."


Archi referma le livre. Ce livre ne devrait pas exister. Quelqu'un dans ce monde a dû trouver le Calice et maintenant, Archi devait trouver cette personne.

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